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La richesse architecturale des villes d'eau françaises

Si le thermalisme trouve ses racines dans l’Antiquité romaine, il n’y puise pas – loin s’en faut - la totalité de son héritage architectural. Et même si de nombreuses villes d’eau européennes affichent fièrement leur influence romaine, elles ont été traversées par bien d’autres courants architecturaux, notamment durant les décennies où elles ont connu leur apogée, entre 1700 environ et les années 1930. Quelles sont, en France, ces endroits qui, au-delà d’être des hauts lieux médicaux, sont aussi devenus des destinations touristiques prisées, grâce, notamment, à leur exceptionnel patrimoine architectural… ? Suivez le guide, on vous en présente quelques-unes !

Quand l’héritage romain perdure

Fontaine chaude à Dax

L’architecture des villes thermales a évolué au fil des siècles, des influences et des tendances. Il n’en reste pas moins que beaucoup d’entre elles gardent des traces de leurs racines romaines. En témoignent, par exemple les rues pavées d’Aix-les-Bains rappelant les voies romaines qui reliaient les villes antiques, ou les arcades de Dax, inspirées de leurs grandes sœurs romaines. De même, les thermes de Vichy - celle que l’on surnomme la reine des villes d’eau - sont largement inspirées des bains romains, notamment avec leurs majestueuses colonnes, voûtes et mosaïques. Citons également Evian-les-Bains qui fait la part belle aux espaces extérieurs, avec de magnifiques jardins paysagers, dont les fontaines et les statues classiques, sont un hommage à l’esthétique des jardins romains. Que dire, encore des thermes du Mont-Dore, qui, malgré l’inspiration néo-byzantine des peintures et mosaïques polychromes datant pour certaines du XIXe siècle, affichent fièrement leur héritage romain. Ce dernier a notamment été mis à jour avec les frontons, les architraves et les vestiges gallo-romains découverts lors de leur construction.  On raconte qu’en 1817, l’architecte Louis-Charles Ledru qui préparait les fondations, découvre trois piscines romaines ainsi qu’une installation en madriers de sapin datant de l’époque gauloise. C’est au-dessus de ces précieux vestiges que vont s’élever les nouveaux thermes en pierre volcanique. Parmi les nombreux autres trésors archéologiques romains retrouvés, citons une curieuse sculpture animalière. Assise sur un socle rectangulaire, la bête est dotée de cinq mamelles sur chaque flanc, de griffe à chacune des pattes, d’un pelage en mèches, d’une tête aux oreilles repliées en arrière et d’un museau découvrant six crocs. Ce monstre de pierre, toujours présent dans les thermes actuels, est très certainement l’un de ces anciens griffons d’où s’échappait, jadis, l’eau bienfaisante. Enfin, comment faire abstraction d’Amélie-les-Bains… Les thermes de cette commune des Pyrénées sont classés Monuments Historiques depuis 1905. Construits en 1840, puis rénovés en 1961, ils comprennent une magnifique voûte monumentale du IIe siècle (vestige des premiers bains érigés à l’époque romaine), mesurant 22 mètres de long, 12 mètres de large et pas moins de 11 mètres de hauteur.

Des villes d’eau aux influences multiples…

Au XIXe siècle, “prendre les eaux” était un must pour la bourgeoisie ! Cet enthousiasme pour le thermalisme a conduit à l’édification de nombreux bâtiments, situés au sein des « bains » mais aussi au cœur des villes qui les hébergeaient.  Certaines ont ainsi bénéficié des gigantesques efforts déployés par les architectes pour rivaliser de beauté, de modernité et d’originalité et ainsi, accueillir et divertir, toujours plus d’illustres visiteurs. Parmi ces trésors patrimoniaux français, citons, de manière non exhaustive ….

La Bourboule

Si les premières traces de l’activité thermales de La Bourboule dans le Puy-de-Dôme, située au bord de la Dordogne et perchée à 850 m d’altitude, remontent à 1463, avec les rudimentaires baignoires en bois de Jean Lacombe, l’intérêt a grandi en 1604 avec la découverte d’une nouvelle source chaude. Puis, comme dans toute l’Europe, c’est au XIXe siècle que vont voir le jour les Grands Thermes. Construits en 1872 ils arboreront un style néo-byzantin. Dans le même temps, la ville connait une véritable éclosion architecturale de la Belle époque, ainsi qu’en témoignent encore le kiosque à musique, le casino, dont la superbe salle des machines à sous, présente un style art-déco avec décors stuqués, chapiteaux des colonnes et pilastres. La ville regorge également d’anciens palaces aux façades art-déco, néoclassiques ou baroques. On trouve enfin, au gré des rues, des tourelles et échauguettes de style troubadour, ou encore un théâtre à l'italienne doté d’un escalier monumental.

Vichy

Outre l’héritage romain, les influences architecturales de Vichy sont très variées. Citons par exemple le projet qui, en 1898 conduisit Charles Lecoeur à opter pour un parti pris architectural inspiré de références orientales comme il était souvent d’usage à l’époque. Par ailleurs, l’intérêt de l’empereur Napoléon 1er et de son neveu Napoléon 3, pour les bains de Vichy, ont profité à l’ensemble de la ville, comme en témoigne, par exemple la très surprenante villa vénitienne de la rue de Belgique inspirée des codes stylistiques de la cité des Doges.

Nancy

Véritable symbole de l’Art nouveau, la ville arbore des bâtiments emblématiques tels que la Villa Majorelle et l’École de Nancy. Les thermes de Nancy ouverts en 2023, quant à eux font dialoguer patrimoine et modernité. Les architectes ont en effet achevé le projet de Louis Lanternier en juxtaposant au bâtiment des thermes historiques, un ouvrage aux lignes contemporaines, prolongeant le dessin originel.
 


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